Actualités
Exposition : Conchita Grangé – Engagement et Résistance
Une présentation exceptionnelle consacrée à la vie et au parcours de cette grande figure ariégeoise de la Résistance.
Le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation à Varilhes accueille actuellement l’exposition « Conchita Grangé : Engagement et Résistance », une présentation émouvante et documentée dédiée au parcours de cette figure féminine majeure de la Résistance ariégeoise.
Cette exposition a été réalisée par le Mémorial démocratique, institution dépendant de la Généralité de Catalogne, dans le cadre de la commémoration de la naissance de Conchita Grangé.
Elle a été présentée précédemment au Musée de la Résistance et de la Déportation de Toulouse avant d’être accueillie à Varilhes, où elle sera visible jusqu’au 3 janvier 2026.
Une exposition pour honorer une vie d’engagement
Née le 6 août 1925 en Catalogne, Conchita Grangé Ramos connaît très tôt les bouleversements de l’histoire. Avant ses deux ans, ses parents, confrontés à la pauvreté et à l’instabilité politique, la confient à son oncle et sa tante, installés à Toulouse.
Lorsque la guerre civile espagnole éclate en 1936, la famille décide de retourner en Catalogne pour soutenir la Seconde République espagnole. Son oncle travaille alors à la construction d’aérodromes militaires. Mais la défaite de l’armée républicaine en 1939 les contraint à fuir vers la France. La famille s’installe alors en Ariège, dans le petit hameau de Penny, à Gudas.
C’est là que la jeune Conchita découvre l’engagement clandestin. Dans la maison familiale, son oncle, sa tante et sa cousine participent activement à la Résistance. Conchita, à peine âgée de 17 ans, devient agent de liaison du maquis : elle transporte des messages, fournit de la nourriture, et héberge des résistants dans la maison familiale.
L’arrestation et la déportation
Le 6 mai 1944, la Milice française fait irruption dans le hameau. Conchita, sa tante et sa cousine sont arrêtées.
Elles sont interrogées et torturées par la Gestapo de Foix, puis transférées à Toulouse.
En juillet 1944, elles sont déportées dans le tristement célèbre « train fantôme », convoi parti de Toulouse pour l’Allemagne, dans des conditions inhumaines.
Le voyage dure plusieurs semaines, dans la chaleur de l’été, sans eau, ni nourriture suffisante. Conchita, sa tante et sa cousine finissent par atteindre le camp de concentration de Ravensbrück, en Allemagne.
Ce camp, réservé aux femmes, est l’un des plus meurtriers du régime nazi. Conchita y survit, marquée à jamais par la souffrance et la perte : sa cousine ne survivra pas au rapatriement en France après la Libération.
Le retour et la transmission
À son retour, en 1946, Conchita épouse Josep Ramos, lui aussi réfugié espagnol, et s’installe à Toulouse.
Elle entreprend alors un long travail de mémoire et de témoignage, qu’elle poursuivra toute sa vie.
Elle intervient dans les écoles, les collèges, les lycées, pour raconter l’histoire de son engagement, de la Résistance ariégeoise et des camps.
Conchita Grangé n’aura jamais cessé de rappeler l’importance de la liberté, de la solidarité et du courage face à la barbarie.
Elle décède en 2019, à l’âge de 94 ans. En hommage à son parcours exemplaire, la ville de Toulouse a donné son nom à une place.
Une exposition de mémoire et d’éducation
À travers documents d’archives, photographies, témoignages et objets historiques, l’exposition retrace la vie de Conchita Grangé, son engagement précoce et sa survie à la déportation.
Elle met également en lumière le rôle crucial des femmes dans la Résistance, souvent resté dans l’ombre de l’histoire officielle.
Le Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation de Varilhes accueille déjà plusieurs groupes scolaires, dans le cadre de la préparation du Concours National de la Résistance et de la Déportation (CNRD). Ces visites permettront aux élèves de comprendre, à travers un destin singulier, la portée universelle du combat pour la liberté.
Cette exposition rend hommage à une jeune femme dont le courage, la force et l’humanité ont traversé les épreuves les plus sombres du XXe siècle.
À travers la figure de Conchita Grangé, L'agglo Foix-Varilhes et ses partenaires réaffirment l’importance de la mémoire vivante, de la transmission et du devoir d’histoire.


Informations pratiques
-
Exposition visible jusqu’au 3 janvier 2026
-
Lieu : Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation – Varilhes
-
Horaires habituels d’ouverture du centre
-
Entrée libre et gratuite







